Vendredi 13 novembre 2009 à 13:36

    Vous tous musiciens de bas étages accrochés à vos Ibanez bons marchés et Cort ridicules, vous me comprenez. Persuadés que votre groupe de Néo Hard Folk Garage Core Symphonique à deux guitares et une voix prépubère et aux accents acnéïques deviendra disque d'or en trois semaines, vous formulez à l'ombre de votre vieil ampli Fender pourri récupéré à papa (qui le tient de l'époque où il était le guitariste non moins prépubère et acnéïque du groupe "les têtes de beatles" reprenant qui vous vous doutez) des rêves de gloire. Et naturellement, avec la gloire vient l'argent, et la facilité à avoir ces instruments de musique dont vous avez toujours rêvés sous vos draps, en secrets, la tête pleine de rien.

N'échappant pas à la règle, je bave moi aussi généreusement sur certains modèles de basseseuzéguitares que je m'en vais de ce pas vous afficher, histoire qu'on soit plusieurs à tâcher la moquette :

 Premièrement, et ce fantasme là à déjà quelques années, quand je serai célèbre, je n'aurais pas besoin "d'apprendre" à jouer de la fretless, je le ferai tout seul en achetant grâce à 1/1000 eme de mon salaire cette petite merveille : Takamine TB-10

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      Ca, oui, ça j'aime. Et quel son, vous n'avez pas idée.
 
 
M'ennuyant un jour, quelque part dans notre tournée à travers toute l'Europe, je déciderai de m'acheter des guitares électriques, même si je ne sais pas jouer de la guitare électrique. Qu'importe, elles sont jolis, et puis j'apprendrai en un rien de temps, après tout je serai célèbre, merde.

Ainsi donc :  la sublime Epiphone Casino...http://distantwaves.cowblog.fr/images/3088224ef4724ddebd76a7ebffd8c148.jpg

Et puis tant que j'en serai à acheter des guitares : Gretsch Silver Falcon...

http://distantwaves.cowblog.fr/images/gretschsilverfalcon3005.jpg


Et puis pour terminer de nous répandre sur le sol, et aussi parce que ce n'est pas forcément pour le design, mais juste parce que c'est elle et c'est tout :

Gibson HummingBird... What else.

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Ces petites merveilleuses me couteraient environ 7000 euros, mais après tout, je serai riche et célèbre, alors quelle importance.

 

 

En attendant si quelqu'un à 7000 euros sur lui et qu'il voudrait généreusement m'en faire don...







Mercredi 11 novembre 2009 à 2:51

    Fascination pour les corps, l'amour dans les sourires.

     Fascination pour les corps, toujours moins de vêtements, toujours plus de peau qui s'offre au regard, charnelle, tu me prends au ventre et je suffoque de ne pouvoir me jeter entre tes cuisses. Tu es le sourire enjôleur, le regard de braise qui vient par en dessous et te chope comme un crochet du gauche, et cette envie de passer ma main dans tes cheveux auburn, bouclés sous mes doigts pendant que tes lèvres n'en finissent pas de s'arrondir autour de mon sexe. Tu es la tentation, le désir inassouvi qui brûle, et réveille le pire en l'homme, tu es celle qui me ferait tuer. Pour voir ta langue traîner autour de tes lèvres, je trahis mes amis, pour une caresse, je deviens le chien que tu me veux devenir, je flatte et j'espère, pire qu'une vermine. Tu es troublante, excitante et venin. Tu es celle qui me brûle le ventre, fascination pour les corps, tu n'en finis pas d'être lascive et joueuse, et je brûle pour ta nuque, je brûle pour tes seins, je brûle pour ton corps, je brûle pour tes fesses, tes hanches entre les paumes de mes mains. Le jour où ta nuque se courbera sous le plaisir.

     Et amour dans les sourires. C'est cette façon que tu as de passer ta main dans tes cheveux dorés, avant de me regarder en souriant, toujours plus décoiffée et sublime. C'est les centaines de mots qu'on trouvera d'inutiles pour décrire ce qui n'appartient qu'à nous. C'est moi qui te cries à une bouche de métro que ce que je t'avais écrit sur ta feuille, "ЭТА MAРИОН - KPACИBA", ça veut dire "C'est Marion, elle est belle..." Et toi qui te retournes, et qui souries avant de disparaître dans le métro. C'est la surprise et le bonheur qui point dans nos yeux quand on se voit enfin. C'est "Bon, ba... on se voit jeudi, alors..." Et tout l'effet que cette phrase naïve me fait quand elle est prononcée par toi et ce regard bleu qui a du mal à ne pas sourire lui-même. C'est le jour où nos visages seront si proches l'un de l'autre que je pourrai aller vérifier par moi même si ce n'est pas dans tes yeux que la galaxie repose.

Fascination pour les corps, l'amour dans les sourires. Ce sont deux parties bien distinctes de ma personnalité, et pourtant comment mieux me comprendre qu'en en ayant conscience. J'aime l'une autant que l'autre, je peux aimer la première et coucher avec la deuxième, elles se mêlent, se confondent et se distinguent brusquement. C'est l'amour et le sexe, les cuisses qui vont et viennent, s'activent où la tendresse de sentir un bras contre le sien, et une tête sur son épaule. C'est, elle, et elle. C'est "Alors ferme les yeux, et prends moi ", contre "Alors on se voit jeudi..." C'est jouir et aimer. 

Quelle différence ?


 

(Je rétablirai le design quand mon portable ne sera pas au milieu de la pièce plongée dans l'obscurité à 2h50 du matin.)


Jeudi 29 octobre 2009 à 22:42

      Le train ralentit devant ses yeux, insondables, parcourt les derniers centimètres, s'immobilise. Il a fixé longuement la place en contrebas où des types en rollers improvisaient une drôle de valse. Cigarettes sur cigarettes. Il n'arrive plus à réflechir. Il a pris son billet sur un coup de tête, aller chercher du réconfort au dernier endroit où il pensait pouvoir en trouver. Il n'arrive plus à réflechir, là réside tout le problème. Il se sent seul, abandonné, comme un de ces foutus chiens pour lesquels personne ne s'arrête. Il part et ne trouve rien, où pas grand chose. Encore ce sentiment de vide absolu au creux de l'estomac. Il a cherché à ce qu'on l'aime un peu, il s'en est pris plein la gueule, de froideur et de désintéressement. Ba, ce n'est pas si grave, finalement, qui s'en préoccupe, pas lui. Il commence à comprendre comment écrire des chansons sur la solitude, il la vit. Sa guitare de mauvaise qualité, sa voix pas si belle, ses doigts qui s'emmêlent restent les seuls qui puisse encore lui faire maladroitement dire quelque chose.

      La musique est la toute dernière chose qui lui reste. Il rêve de salles de concerts, de public, de musique. Il travaille à un futur qui a 0,01 % de chance de réussir. 

    Assis dans le train, il a comme envie de pleurer. Il se retient, et fixe le paysage qui défile et s'ennuie sous ses yeux. Si personne n'arrêtait ce TGV, il ne descendrait sûrement pas.

Mercredi 21 octobre 2009 à 0:29

   Comme c'est con qu'une grève des RER ait empêché la petite blonde de venir jusqu'au bahut aujourd'hui. Je regarde Peut-être de Klapish, et je me mets à rêver d'une fille douce comme l'héroïne, enfin d'une vrai, d'une amoureuse quoi. Déconne... Elle se ballade quelque part dans Paris, pendant que tu organises tes semaines entre la fac, le boulot, le sport... Pendant que tu grilles tes clopes et que tu t'achètes des cabans trop légers. Va savoir, peut être que vous vous rentrerez dedans, au coin de la rue de Rivoli, elle fera tomber ses lunettes. 

Ou peut-être que je l'aurai invité dans un bar pour la remercier de me dépanner avec les livres de L1, et puis, et puis, et puis... Va savoir. 

C'est la vie, la plus mystérieuse de tes conquêtes, elle se défile, s'esquive, roule entre tes doigts, coule dans ta paume grande ouverte, insaisissable, et elle se marre, tue tes amis, ruine tes projets à néant, elle te garde pour elle, et pour elle seule jalouse. Souriante. Dangereuse. Belle.

Après quoi, tu cours, comme d'habitude. Derrière quoi, j'en sais rien, personne ne saurait dire. Mais tu cours. A perdre haleine, elle va gagner.

C'est son sourire, surement. L'amour tranquille des fous dangereux.
 

Dimanche 18 octobre 2009 à 11:23

Qu'est-ce que l'imposture ? 

Quand tu poses la question, c'est qu'il faut déjà tirer quelque chose dans ce sens-là. C'est-à-dire que l'imposture est toujours fausse par définition. La peur de l'imposture au moins, elle, est réelle. Et c'est tout ce côté découragé, comme quand quelqu'un pleure, quand tout s'effondre, à ce moment-là quelque chose sort qui est réel, c'est sur cette émotion vraiment de désarroi qu'il va falloir s'appuyer. Souvent, c'est au moment de la dixième prise que la chose se passe, parce que tu en as vraiment marre et au moment où tu es vraiment désespéré, cela crée une forme d'étincelle et quelque chose apparaît. Et tu sors quelque chose de pas forcément joyeux, mais quelque chose qui est là. C'est comme les photos, c'est peut-être pas le cliché que tu préfères de toi, mais au moins ce cliché photographique est réel, un instant T. je crois que la seule chose qui est importante en musique, c'est de sortir quelque chose qui n'a rien à voir avec la musique. Ce serait complètement absurde que la musique renvoie à un langage seulement musical. Il faut qu'elle produise quelque chose d'autre.

Quelle chose ? 

Un état d'âme, une manière d'être au monde et qui n'a rien à voir avec l'idée d'une partie musicale. La musique est faite par des musiciens, mais ne s'adresse pas aux musiciens. Elle s'adresse justement à des gens qui ne sont pas musiciens et en ont rien à foutre de la musique, d'un solo. Il faut faire une instrumentation qui ne soit pas un solo.

Qui soit une émotion ? 

Oui, mais c'est tout le problème. Tu te dis, tiens, je vais donner une émotion. Il ne faut pas confondre l'émotion avec la recherche de l'émotion. Si tu cherches à produire de la mélancolie, tu ne produiras jamais ça. La mélancolie est toujours là par hasard, enfin, mais elle ne peut pas être revendiquée comme telle. Si tu te dis que tu vas faire un disque triste, il y a peu de chance que ça marche. S'il est dans une intention, ça ne va pas marcher. Alors, c'est horrible de se laisser aller comme ça et de ne pas savoir ce qu'on va récupérer à la sortie. On ne peut pas se dire, tiens je vais être sincère sur ce disque, parce qu'à ce moment-là tu auras vraiment confondu la sincérité avec la recherche de la sincérité. Et c'est là qu'on arrive vraiment au concept du faux dans la musique. Le faux, ce n'est pas de chanter faux, parfois je chante faux dans mes disques, parfois la voix est très fragile, mais ce n'est pas ça qui est important. Quand la voix défaille, quand elle traduit une forme de vulnérabilité et que le chanteur n'est plus dans ses plus pures capacités vocales, mais c'est à ce moment-là que c'est plus vrai.


Arnaud Mazurel, Juin 2005.

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