Dimanche 27 décembre 2009 à 0:18

    A l'heure des défaites à Copenhague, et des réjouissances de Noël, alors que toi petit lecteur cherche à tout prix à échapper aux embrassades humides et hypocrites de cette arrière grande tante que tu hais, je me morfonds.

Oui, ma haine est grande, parce que ce monde est mal foutu. Alors que je devrais être en train d'enregistrer, un micro sur les genoux et une sublime blonde sur l'autre, je suis en train de me retaper Love Actually d'un oeil et....

Je me rends compte que je n'aime pas chroniquer ici. L'endroit n'est pas fait pour. Un de mes multiples fantasmes, (non, pas ceux là) serait de faire une chronique à la radio, dans le style de ce génial François Morel sur france inter le vendredi
...

Joyeux Noël je suppose. Rien n'avance. Heureusement, putain, heureusement Syd Matters existe. C'est en écoutant la chanson Ghost Days que je me sens le plus fidèle à moi même. J'apprends une à une ses chansons à la guitare, et puis je me perds, des heures à l'écouter, sombrant à mon tour dans ses "espaces fantômes" où une seconde peut durer une année... 

Qu'est ce que je vous écrirai, dans un an, en décembre 2010 ? Joyeux Noël ? Les mêmes conneries que d'habitude ?

Prions pour que je croule tellement sous le travail, que je n'ai pas à...

Ho bon sang.
Ma guitare, vite. Don't think.
 

Mardi 22 décembre 2009 à 1:57

A Paris il n'y a plus de neige, ça fait comme un enfant qui serait mort trop tôt.

Jeudi 17 décembre 2009 à 22:02

    Reviens courir sous la neige comme une gamine, éclate de rire, tire la langue. Regarde moi. Tu me transperce de ces deux yeux bleus si profond qui m'ont tués, qui m'ont ignorés, qui m'ont aimés.

Merde, c'est ce foutu regard qui me fout à poil à chaque fois, c'est tes yeux qui me dévisagent comme si j'allais t'embrasser, là, comme ça.

C'est bizarre, tu t'éloignes et je m'aperçois que quand tu n'es pas près de moi, j'ai du mal à voir la vie sans un trou au coeur.

Garde moi un de ces regards que tu lui réserve. Parle moi. 

 

 

Et arrête d'être aussi belle, putain.


Mardi 8 décembre 2009 à 21:12

    Drawing down the water dans les oreilles, le regard un peu ailleurs, comme d'habitude, vers les endroits qui ne signifient rien. Je me retourne sur moi même, ma voix ralentit, bégaye, ne trouve plus les mots. Mon regard s'assombrit, cherche le sol. Je suis désemparé.

On à fini par se convaincre que finalement, on ne doit pas être si amoureux que ça, et que son absence de réponse ne nous fout pas tant que ça en l'air, et puis soudainement, un appel manqué sur son portable. C'est elle, et le coeur tombe dans la poitrine. Le message, la chaleur de sa voix pétillante, heureuse et sans aucune attente d'amour. Les devoirs.

Les putains de foutus devoirs.

 Et moi qui la rapelle, un message à nouveau:
"Allô, c'est... François. Je... Par rapport à ton... message, je... désolé, je sais pas du tout, vraiment... Je pourrais essayer de voir si tu veux... Bon ben... on se voit... Jeudi alors....  Et euh... ....  Bonne soirée à toi."

Elle a du sourire en l'écoutant, de son putain de sourire malicieux qu'elle a tout le temps.

 

Il est tellement marrant, ce drôle de type qui ne trouve jamais ses mots.


Vendredi 4 décembre 2009 à 23:33

       Longtemps, le vent lui a griffé le visage.

Il est resté là un bon moment, sans rien dire, les yeux perdus sur la ligne d'horizon, cherchant les bateaux qui passent au loin, voguent vers la Corse, et tremblent sous le soleil, comme des équilibristes tanguant sur leur corde. Derrière lui, la presqu'île et ses arbres familiers, ces pins où il a joué des années durant, gamin, perché sur les branches, et puis la plage, le sable un peu partout, les galets, le vent et l'odeur du sel. Il se revoit encore courir derrière les crabes, passer des heures dans la mer, capturer les oursins et l'oncle qui les servait sur des tartines, caché derrière un rocher, comme un suprême secret qu'il ne fallait dire à personne. Nina adorait ça, elle en aurait bouffées des centaines. Avec ses trois ans de plus, elle attirait déjà le regard des grands types des rochers, qui étaient venus la voir plus d'une fois. Il ne les avaient jamais aimés, de chercher sa grande soeur, comme ça. Et puis Nina... comment être adulte quand on a un nom de gamine ? C'était sa sauvegarde, et il s'y cramponnait comme à une bouée de sauvetage.

Ce jour là, en sautant de la petite falaise jusque dans l'eau salée, Nina avait gardé son enfance pour toujours.

Son père devait être en train d'arriver en ville, maintenant, il avait eu son message, le simple "Je vais la chercher", griffonné à la hâte sur le dos d'un ticket bancaire. Il valait mieux qu'il se dépêche, il valait mieux que personne ne voit ça. Nina l'attendait surement, cachée derrière une algue dans ce royaume marin, prêt à déguster les oursins, à chasser les crabes, à jamais. Il prit une grande inspiration, ouvrit les yeux, grand, très grand pour bouffer le ciel une dernière fois. Il pouvait presque sentir les cheveux blonds de sa soeur sur sa peau. Il sauta.

Tombe,


tombe,



tombe,

 

Longtemps, le vent lui a griffé le visage. Et puis ça a été les rochers.



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