Mardi 3 janvier 2012 à 2:26

-Et tu l'a revue ?

-Non. Pas vraiment. Pas depuis longtemps.

Elle ne savait pas quoi répondre, alors elle l'avait regardé, longtemps, se consumer sur le lit, allongé à côté d'elle. Il avait reniflé un peu, dans le silence des rideaux tirés. Ils n'avaient pas fait l'amour. Elle l'avait bien pris en bouche, au début, mais il avait semblé ailleurs.

-Parle moi d'elle.

Il l'avait regardé, en souriant un peu, et elle s'était dit qu'il était vraiment dommage que ce sourire ne lui soit jamais destiné, mais qu'elle n'y pouvait rien. Lui était resté pensif, un instant, comme pour tenter de découvrir ce qui la caractériserait, ce qui la décrirait le mieux.

-Elle avait cette... manière de soupirer dans la jouissance, d'ahaner, de... serrer les draps dans ses poings...

Elle découvrit qu'il bandait et sourit discrètement.

-Et moi, comment je jouis ?

Il la regarda comme s'il ne la comprenait pas, et dit :

-Différemment.

Elle avait recommencé à le caresser, et il éprouva du plaisir alors que les larmes lui montaient aux yeux.






 

Dimanche 20 novembre 2011 à 1:06

 
Elle avait trouvé cette parade fantastique qui constituait à tout leur offrir, sans jamais rien leur donner.

Dimanche 13 novembre 2011 à 23:01

    Je m'écoute tout l'album de Fantaisie Militaire. De la première à la dernière piste. J'ai un goût amer dans la bouche. Il faut que j'arrive à écrire un magnifique roman. Je n'ai aucune idée de quoi faire d'autre de ma vie. Je me suis fait un nouvel ami.

"On m'a vu dans le vercors, sauter à l'élastique, voleur d'amphores..."

    Il connaît les paroles par coeur, justement. J'aime bien ce type. J'avais besoin de nouveauté depuis l'hiver, je crois, ça me fait du bien de passer du temps avec un type qui ne connaît aucun de mes amis. Il en faudrait peu pour que ma vie soit complète, en ce moment, je suis assez bien, même si je me sens terriblement mal. Mes ballades, mes après midi à me réfugier au Starbucks à écrire, seul. Les serveurs me disent tous bonjour. Ils m'ont prêté des écouteurs, il y a quelques jours, j'avais stupidement oublié les miens. Si je pouvais faire plus de ça, et moins de faculté insignifiante et ridicule, moins d'ennuis, plus de fuite...

    "Au pays des matins calmes..."
 

    Je n'ai pas encore parlé de femmes, ou de filles. Je crois qu'il n'y a plus qu'Appoline qui importe pour mon futur. On est rarement déçus par ses propres créations. Pour l'instant je ne l'ai vu que par une fenêtre, elle avait des bracelets au bras.
 

"La Belle au Bois Dormant a fermé ses écoutilles... Elle hiberne."

 

C'est une première historique sur ce blog. En six ans, c'est la première fois que je ne mens pas lorsque je dis que je suis défoncé par la drogue.

Dimanche 30 octobre 2011 à 21:38

      j'imagine que si six ans après, je me retrouve encore à l'affiche de Cowblog, je me dois de fêter ça en publiant quelque chose...

 

     Cinq heures de route à travers la Sologne, à la recherche du manoir mystérieux d'Alain Fournier et de son magnifique Grand Meaulnes. Cinq heures de silence, aussi, et beaucoup trop de bruit, parfois. J'aurai du venir seul.
    La solitude, quoi de plus beau que la solitude ? Loin des autres et de leurs soucis, loin des miens surtout, loin de tout ce qui m'empêche de penser librement aux petites choses sans importances de la vie.

Près de la Seine, avant hier ? Dans mon casque qui m'isole du monde, une chanson que j'avais écrite étant adolescent surgit soudain. Je note sur mon carnet "Sur un bateau mouche qui passe, une jolie mexicaine remet sa veste en jean sur un haut rouge. [...] Des bateaux qui passent et repassent dans le silence de mes quatorze ans."

    Je crois que je refuse d'écrire sur le plus important. La censure, ici, je n'y aurai jamais pensé. Pourtant...


    "Ma chambre non plus n'avait pas changée. Quelques objets impersonnels encadraient un lit aux couvertures monochromes, sans chaleur. Je n'étais pas très attaché à mon cadre de vie, et même à Paris, mon appartement ressemblait plus à un logement-témoin qu'autre chose. J'avais toujours voulu y faire installer un piano, pourtant. Je ne savais pas jouer, mais j'avais connu un ami qui était très doué, et dont le simple jeu me fascinait, et me calmait. Il avait des mains extraordinaires, longues et fines, et une mémoire fantastique pour les dates, comme pour les sonates, qu'il jouait sans trop y réflechir. Je lui demandais souvent de m'interpréter du Satie, pour son apesanteur, et ses rêveries. Il préférait Rachmaninov, sa technique, ses prouesses."

"Ses doigts filaient sur les touches de bois noires et blanches, affluaient et refluaient comme une marée montante, cambrés gracieusement dans l'effort, comme l'encolure de dix chevaux de courses. "

 

    Le soleil à travers la vitre. Elle dort, recroquevillée sur elle-même, pas trop loin de mon bras. Pas trop près, non plus.


 

 

Mardi 25 octobre 2011 à 19:19

 

 


    Je doute de plus en plus être capable de faire ce qu'ils ont fait. L'admiration reste la plus forte, un brin de nostalgie en face de ce qu'Arnaud Mazurel est devenu, de cette voix, moins puissante qu'auparavant, mais qui repart quelques six ans en arrière, dans certaines inflexions.

Un génie sans public est bien pire qu'un homme comme les autres.

 

 

<< Page précédente | 3 | 4 | 5 | 6 | 7 | 8 | 9 | 10 | 11 | 12 | Page suivante >>

Créer un podcast