Jeudi 19 avril 2012 à 13:34

"Quand j'avais quatorze ans, un de mes camarades de collège s'était suicidé, probablement à cause d'une mauvaise raison, en se pendant avec la ceinture de sa robe de chambre. Le détail sordide du vêtement pour enfant m'a plus choqué que la mort elle-même. Dans l'établissement, une minute de silence avait été respectée, et contrairement à ce à quoi je m'étais attendue, aucun de mes camarades n'a émis le moindre son. [...] Il y avait pas mal de vent dans la cour, quelque chose d'anormal dans ces centaines d'enfants rassemblés qui ne disaient pas un mot, et se laissaient fouetter par la brise en attendant qu'on les autorise à bouger. Les courses, les rires, le bruit habituel, brouillon et effervescent des cours de récréations, tout ce qu'on attendait remplacés par cette pantomime grotesque, ce jeu du miroir ridicule, et qu'ils ne comprenaient pas. Combien d'entre eux avaient commencés à compter à rebours ? Pagnol avait raison lorsqu'il écrivait "Il n'est pas nécessaire de le dire aux enfants." Ce jour là, c'était jouer à être adulte, à comprendre la souffrance et le respect, et bien des années plus tard, j'espère encore que le nombre le plus réduit possible d'entre eux avait compris, que la plupart s'en foutaient, et qu'ils pensaient à autre chose. La routes dangereuses et les pare-brise en miettes viendraient bien assez vite. La sonnerie à retenti environ quinze secondes avant la fin. On avait oublié de la déconnecter pour l'événement. La principale a rougi, elle a crié sur le principal-adjoint, qui a crié sur la conseillère d'éducation, qui a crié sur la dame de la loge, qui quelques heures plus tard, m'a crié dessus parce que j'essayais de quitter le collège sans en parler à personne. J'ai toujours trouvé que le burlesque de ce genre de situations pouvait soulager n'importe quelle souffrance. J'ai aussi observé chez un de mes oncles que l'alcool faisait du très bon travail, quand le rire ne venait plus naturellement.

    Sur le chemin du retour, j'ai repensé à la joie qu'éprouvait mon frère quand je m'occupais de lui."

Samedi 14 avril 2012 à 16:20

  
"Elle a eu un joli petit rire en me déclarant qu'elle ne pourrait jamais vivre avec moi : J'étais beaucoup trop gris, trop terne, mélancolique. Elle avait raison, bien sur, elle qui ne me proposait que des choses qui me faisaient rougir jusqu'au front, et moi qui n'avait jamais su exister qu'à moitié, et toujours seul. J'ai ri aussi, mais c'était sans joie, et elle a du s'en apercevoir car elle s'est blottie dans mon cou quelques instants plus tard, en me soufflant dans l'oreille qu'on ne savait rien de ce qui arriverait par la suite. Mais nous ne vivrions jamais ensemble, et bien des années plus tard, il m'est arrivé de sentir mon coeur se serrer au souvenir de cette petite femme pleine de tâches de rousseur que j'avais possédé, puis perdu dans le tourbillon de couleurs qu'elle avait décidé de jeter sur ma vie."

Dimanche 8 avril 2012 à 16:37



    Continuer à se décharger des dépressions habituelles, ici. Je me suis allongé sur le sol et j'ai contemplé une araignée envelopper une de ces coccinelles chinoises qu'on voit de plus en plus, dans sa toile. Je n'ai rien ressenti pour qui que ce soit. Le bois de mon fauteuil à écrire était presque réconfortant, de cette perspective là. J'aimerai que le chien du tableau de Kyffin Williams sorte, et vienne me lécher la main, me réconforter. Je l'écris, mais parfois, ça n'est juste pas pareil.

    Je vais encore aller m'asseoir contre la clôture du voisin, et attendre son chien magnifique, un oeil brun, et l'autre bleu électrique, le pelage noir, intégralement, et puis attendre, avec lui, attendre encore, quoi, je n'en sais rien.

 

Dimanche 1er avril 2012 à 13:34



Combien de temps encore ?

 

 

 

 

PS : Je crois que j'ai trouvé le titre de mon roman.

Samedi 17 mars 2012 à 11:58

    Ses traits. La ligne de son cou. Non, la ligne de sa mâchoire. Les yeux, bien sur. Les yeux. Les sommets souples de ses épaules devant moi. 



 

 

Ha oui, bien sur : Les mèches de cheveux que la sueur à collé à son front. Son regard encore embrumé par l'orgasme et l'amour.


En médecine et en psychologie, une obsession est un symptôme se traduisant par une idée ou un sentiment qui s'impose à la conscience du sujet qui le ressent comme contraignant et absurde, mais ne parvient pas à le chasser malgré ses efforts pour cela. Le sujet tentera de réprimer ces idées qu'il sait dévorantes, mais sans succès.



S'engage alors une lutte contre elles qui a pour effet d'augmenter dramatiquement l'anxiété du patient touché.

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