Vendredi 1er février 2013 à 23:12

 

J'avais de la poussière sur les mains,

pas aussi beau que dans les films,

mais je vivais,

il y avait un fusil à l'arrière du van,

Et j'avais peur de m'en servir,

mais je vivais,

j'avais gardé mon vieux bracelet en cuir,

et tu me l'enlevais, toujours,

avant d'ouvrir les vannes,

c'était trop tôt pour les questions,

peut-être plus tard, dans la soirée,

mais je vivais,

et mon sang qui pulsait dans ma poitrine,

et le vieux paysage qui n'est là pour personne,

et qui s'offre,

comme tu t'étais offerte,

dans les meilleurs moments,

sans me connaître,

et sans t'en soucier

 

J'étais monté dans un car bringuebalant,

au retour,

le coeur serré comme un vieux tuyau,

et je fuyais,

le coeur gros contre la vitre,

tu m'avais dit "on va s'écrire",

et bien sur, aujourd'hui,

J'écris seul,

mais je souris,

il ne faut pas effrayer les souvenirs.

Mercredi 2 janvier 2013 à 0:48

 Et les papiers laissés en vrac sur une table,
l'odeur de cigarette qui s'est prise aux rideaux,
Quand tout le monde dort, je me nourris,
Je contemple les détails, je lis comme tu racontes,
Je pense aux soirées chaudes, à ta robe, blanche,
à tes tâches de Berlin, et à quelques questions,
Quelle importance vraiment, as-tu, quelle importance,
un dos plein de sueur pour seul vrai souvenir,
un regard plein de fièvre, et tout ce que tu offres,
à l'universel Autre,
il t'a gagné, je ne sais pas comment,
sans y faire attention, en paraissant ailleurs,
en y étant vraiment,
quand lourdement je reste,
enchaîné au présent,
Il t'a gagné, sans le comprendre,
il a tout décroché,
les traits tirés d'hier au café du matin,
Les adorables banalités de ton existence,
Toi qui prends l'exception, la beauté et ton corps,
pour les offrir à tous,
au regard malsain de l'esthète,
Qu'y a t'il de sacré, maintenant,
Je ne profane plus rien,
Je ne sais plus,
Et lui se régale,
lorsqu'il rentre dans ta douche,
Sans même t'apercevoir,
Lorsque tu ne fais rien,
Lorsque tu baises, pour passer le temps,
Il ne sait pas qu'il a gagné le plus beau des privilèges,

celui de s'habituer à ta présence,
à ton odeur,
à tes gaucheries.

 

Comme j'aimerai être l'homme qui n'te remarque même plus.

Jeudi 27 décembre 2012 à 17:27

 

Voilà,

un poème pour rien,

rien du tout, à peine,

l'ombre de ce que je ressens,

lorsque je pense à toi,

rien du tout,

rien d'autre,

qu'une vague amertume,

et la nostalgie sourde,

des jours qui sont passés,

Rien, en somme,

Rien qui m'éveille,

Rien qui me réconforte,

le vide,

comme le vide,

lorsque je m'écroulais,

hier, en plein métro,

trop de drogue, 

sans aucune raison.

 

Le grand Jérôme,

la barbe souriante,

m'assure que ça passera.

Dimanche 23 décembre 2012 à 20:09

 

Un vinyle qui tourne pour rien dans une boite à musique,

moi qui fume a la porte, et les cadeaux derrière,

et la crèche,

les enfants qui nous ennuient un peu sans le comprendre encore,

j'ai rêvé aujourd'hui que tu venais derrière moi,

et m'enlaçait,

confiante,

comme si notre amour était toujours vivant, au vent de poussière rouge,

L'ivresse, la passion ça ne servait à personne,

Certainement pas à moi.

 

Je reviens, sans cesse,

sur nos lieux de débauche,

Sans comprendre,

Je vivais par électrochocs,

A ta jupe qui remonte, à ma chemise tachée,

Je m'éteignais quand tu quittais mon lit,

j'étais mort-vivant dans tes bras,

A l'aube, à l'ire, jamais présent,

J'enrageais comme un chien,

Triste et joueur, 

Passionné repentant, 

Arpenteur de tes lèvres,

d'en bas, en haut, au cri…

Je m'emballe, comme je t'emballais,

comme une star de film,

comme un imbécile,

comme un dieu vivant.

J'essaye d'écrire les émotions au ventre,

les doigts qui tremblent et les sourires en larmes,

le vieux Philo dit qu'au mistral, il a les yeux d'un lapin malade,

Il a la formule et moi les souvenirs,

C'est sans doute pour le mieux, mais que sais-je faire ?

Fumer de l'herbe verte, pour rigoler un peu.

 

Il faisait chaud, ce midi,

tu étais là, comme souvent, comme parfois,

Le chien prend de l'âge,

il est moins fou,

ses yeux doux sur moi me reconnaissent encore,

Il vieillira,

Je préfère ne pas y penser, je crois, et sourire, 

Regarder les enfants grandir, 

Et laisser ma place,

vacante, comme c'est difficile, au soleil,

et aux gamins maladroits,

Qui ont la vie devant eux.

 

Tu résonnes dans mes mains,

Je ne suis plus quoi faire de toi,

de nos étreintes, aussi,

Tout cela est si loin,

Je ne sais plus ce qui est beau.

Samedi 15 décembre 2012 à 10:18

 Quelques minutes à peine,
j'étais dedans comme à l'extérieur,
et m'enrageait, cambré,
dans tes épaules,
tes formes blanches luisent encore,
et l'appel irrésistible de la fatigue,
et tes canines,
Et moi qui cherche mes souvenirs dans des pixels,
Sais-je seulement qui se cache,
sous les yeux verts,
et ce parfum, angoissant de bonheur infantile,
ce foutu parfum de fossettes,
et ces cheveux,
partout,
sur moi,
Tu résonnais comme le creux d'une guitare, 
deux enfants qui font l'amour,
chienne et femme et femme et chienne,
et moi qui n'étais qu'un gamin,
Je me déhanchais comme un homme.

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