l'odeur de cigarette qui s'est prise aux rideaux,
Quand tout le monde dort, je me nourris,
Je contemple les détails, je lis comme tu racontes,
Je pense aux soirées chaudes, à ta robe, blanche,
à tes tâches de Berlin, et à quelques questions,
Quelle importance vraiment, as-tu, quelle importance,
un dos plein de sueur pour seul vrai souvenir,
un regard plein de fièvre, et tout ce que tu offres,
à l'universel Autre,
il t'a gagné, je ne sais pas comment,
sans y faire attention, en paraissant ailleurs,
en y étant vraiment,
quand lourdement je reste,
enchaîné au présent,
Il t'a gagné, sans le comprendre,
il a tout décroché,
les traits tirés d'hier au café du matin,
Les adorables banalités de ton existence,
Toi qui prends l'exception, la beauté et ton corps,
pour les offrir à tous,
au regard malsain de l'esthète,
Qu'y a t'il de sacré, maintenant,
Je ne profane plus rien,
Je ne sais plus,
Et lui se régale,
lorsqu'il rentre dans ta douche,
Sans même t'apercevoir,
Lorsque tu ne fais rien,
Lorsque tu baises, pour passer le temps,
Il ne sait pas qu'il a gagné le plus beau des privilèges,
celui de s'habituer à ta présence,
à ton odeur,
à tes gaucheries.
Comme j'aimerai être l'homme qui n'te remarque même plus.
Et on écrit. Et toi, toujours aussi bien.