Mardi 4 mars 2008 à 23:43


    J'aime beaucoup cliquer sur le lien "ajouter un article", car je ne sais jamais à ce moment précis, ou du moins pas en détail, si pas du tout, ce que je vais écrire pour vous dans les minutes qui suivent. Souvent je me rapelle d'un moment de la journée, d'un instant qui m'as marqué, d'une anecdote. Et puis quelques fois j'arrive totalement en bordel, sans rien du tout de prévu, genre maintenant. Heureusement, mon ordinateur recèle de choses à vous faire découvrir. Et ce soir, deux vidéos, donc qui vous amuseront, je l'espère bien : Jimmy Kimmel et Sarah Silverman un présentateur et humoriste américain, et sa femme.

Pour ceux qui n'ont pas une maîtrise totale de l'anglais, bien que le sujet principal soit assez claaair, Sarah est la petite amie de Jimmy Kimmel, et elle a décidé de lui révéler un petit secret :

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Ce à quoi Jimmy Kimmel répondit, non sans humour, par une autre vidéo, qui est ci dessous. A voir l'une après l'autre donc, malgré ces affreuses censures américaines, c'est tout de même savoureux :

Lundi 19 novembre 2007 à 19:14

    Pour ce cent cinquantième article, je tenais à vous faire prendre dix minutes de votre temps, et à aller voir un blog que j'aime pour sa simplicité et sa force d'écriture, triste et tranquille. Je n'en dis pas plus, ne vous fiez pas au titre, il n'est pas révélateur, ou si peu, du contenu. Il n'y a pas de superbe design, sur ce blog, même pas de premium, aucune belle formule, pas de playlist de chansons ou tant de facilités qui font aimer ou non un blog. Là bas il n' a que ses textes, et ses dessins. Et c'est peut être ce que j'aime le plus. J'agis un peu sur un coup de tête, mais lire les textes de cette amie alors que je n'allais pas très bien hier m'a fait le plus grand bien. Je lui dois bien ça.


Lundi 8 octobre 2007 à 13:10


   

    Je tenais à poster un article sur cette fantastique bande dessinée que j'ai acheté il y a quelques temps, "comme un lundi" à la fnac, au rayon indépendant. J'ai été enchanté de lire cette bd, qui est étonnament touchante et extrèmement bien réussie. Le comique de situation, fait de moments de tous les jours est vraiment drôle, déjà, et pousse plus loin à une réflexion sur le thème des années qui passent, thème dont les auteurs font grand usage, ou sur d'autre thèmes beaucoup plus sérieux que ne le laisserait penser les vignettes au premier abord. Pour exemple, cette vignette ou le grand père se regardant dans la glace se voit enfant se faire une grimace est extraordinaire de poésie. Contrairement à tous les albums bourrés de sang, ridiculement héroic fantaisistes et étaleurs de sentiments, James arrive en distillant les images touchantes au compte goutte à créer de véritables moments de magie, discrets et légers. Et la modestie dans le monde de la BD, c'est rare.


Comme un Lundi, aux éditions six pieds sous terre.



    Et comme je ne peux pas y résister :




    Je ne peux que vous conseiller d'aller faire un tour sur son blog qui fourmille de ce genre de notes en cliquant sur la phrase qui va suivre :



Jeudi 4 octobre 2007 à 23:07

   

    Et ils résumèrent leur vie.

Ils l'avaient manquée tous les deux, celui qui avait rêvé l'amour, celui qui avait rêvé le pouvoir. Quelle en était la raison ?

-- " C'est peut-être le défaut de ligne droite " , dit Frédéric.

-- " Pour toi, cela se peut. Moi, au contraire, j'ai péché par excès de rectitude, sans tenir compte de mille choses secondaires, plus fortes que tout. J'avais trop de logique, et toi de sentiment. "

Puis, ils accusèrent le hasard, les circonstances, l'époque où ils étaient nés.

Frédéric reprit :

-- " Ce n'est pas là ce que nous croyions devenir autrefois, à Sens, quand tu voulais faire une histoire critique de la Philosophie, et moi, un grand roman moyen âge sur Nogent, dont j'avais trouvé le sujet dans Froissart : Comment messire Brokars de Fénestranges et l'évêque de Troyes assaillirent messire Eustache d'Ambrecicourt. Te rappelles-tu ? "

Et, exhumant leur jeunesse, à chaque phrase, ils se disaient :

-- " Te rappelles-tu ? "

Ils revoyaient la cour du collège, la chapelle, le parloir, la salle d'armes au bas de l'escalier, des figures de pions et d'élèves, un nommé Angelmarre, de Versailles, qui se taillait des sous-pieds dans de vieilles bottes, M. Mirbal et ses favoris rouges, les deux professeurs de dessin linéaire et de grand dessin, Varaud et Suriret, toujours en dispute, et le Polonais, le compatriote de Copernic, avec son système planétaire en carton, astronome ambulant dont on avait payé la séance par un repas au réfectoire, -- puis une terrible ribote en promenade, leurs premières pipes fumées, les distributions des prix, la joie des vacances.

C'était pendant celles de 1837 qu'ils avaient été chez la Turque.

On appelait ainsi une femme qui se nommait de son vrai nom Zoraïde Turc ; et beaucoup de personnes la croyaient une musulmane, une Turque, ce qui ajoutait à la poésie de son établissement, situé au bord de l'eau, derrière le rempart ; même en plein été, il y avait de l'ombre autour de sa maison, reconnaissable à un bocal de poissons rouges, près d'un pot de réséda, sur une fenêtre. Des demoiselles, en camisole blanche, avec du fard aux pommettes et de longues boucles d'oreilles, frappaient aux carreaux quand on passait, et, le soir, sur le pas de la porte, chantonnaient doucement d'une voix rauque.

Ce lieu de perdition projetait dans tout l'arrondissement un éclat fantastique. On le désignait par des périphrases : " L'endroit que vous savez, -- une certaine rue, -- au bas des Ponts. " Les fermières des alentours en tremblaient pour leurs maris, les bourgeoises le redoutaient pour leurs bonnes, parce que la cuisinière de M. le sous-préfet y avait été surprise ; et c'était, bien entendu, l'obsession secrète de tous les adolescents.

Or, un dimanche, pendant qu'on était aux Vêpres, Frédéric et Deslauriers, s'étant fait préalablement friser, cueillirent des fleurs dans le jardin de Mme Moreau, puis sortirent par la porte des champs, et, après un grand détour dans les vignes, revinrent par la Pêcherie et se glissèrent chez la Turque, en tenant toujours leurs gros bouquets.

Frédéric présenta le sien, comme un amoureux à sa fiancée. Mais la chaleur qu'il faisait, l'appréhension de l'inconnu, une espèce de remords, et jusqu'au plaisir de voir, d'un seul coup d'oeil, tant de femmes à sa disposition, l'émurent tellement, qu'il devint très pâle et restait sans avancer, sans rien dire. Toutes riaient, joyeuses de son embarras ; croyant qu'on s'en moquait, il s'enfuit ; et, comme Frédéric avait l'argent, Deslauriers fut bien obligé de le suivre.

On les vit sortir. Cela fit une histoire, qui n'était pas oubliée trois ans après.

Ils se la contèrent prolixement, chacun complétant les souvenirs de l'autre ; et, quand ils eurent fini :

-- " C'est là ce que nous avons eu de meilleur ! " dit Frédéric.

-- " Oui, peut-être bien ? C'est là ce que nous avons eu de meilleur ! " , dit Deslauriers.

                                             * * * * * * *

     Je viens de terminer un grand livre. Rempli de phrases, d'effets, de descriptions que j'aurais aimé avoir écrit. Un livre sur la fascination, l'échec, les désillusions. L'amour, comme on ne l'écrit plus.
Le passage que vous venez de lire m'éblouit surtout. Après l'avoir lu, j'ai une boule dans la gorge, comme une étrange envie de pleurer devant tant de tristesse, et de beautée assemblée, pour moi la meilleure des recettes. Je me sens mal. Et putain, qu'est ce que c'est puissant.

Flaubert, L'Education Sentimentale. Envoutant.

Dimanche 16 septembre 2007 à 0:02

  
     En fin d'après midi, aujourd'hui, je suis allé voir "Naissance des Pieuvres", premier film de Céline Sciamma. Pour faire court, deux jeunes filles découvrent leur homosexualité au bord d'une piscine. Mais naturellement, ça, c'est nul. Le film est beaucoup mieux qu'un simple prétexte à la scène de baiser obligatoire. Il en résulte 1h30 de film totalement obsédant, à mon avis. Quelque fois un peu maladroit, le scénario est porté par deux jeunes filles très talentueuses, surtout Pauline Acquart, actrice principale, dont le regard tourmenté prend souvent le pas sur les autres acteurs. Pour moi, certaines scènes comme la scène finale  sont superbes, et réellement fascinantes. Je pense que c'est le maître mot de ce film. Fascination, obcession, un certain sens du réalisme qui montre un monde adolescent cruel et sans pitié. La dernière ligne du scénario est superbe: L'aimée s'adresse à celle qui est fascinée par elle depuis longtemps après qu'elles se soient enfin embrassées et lui dit simplement:

 -Bon j'y retourne, si il est trop relou tu viendras me sauver, hein ?

L'autre reste les yeux baissés vers le sol, dans une posture de résignation, sans regarder celle qui a force d'essayer de jouer les salopes en est devenue une.

Un très beau film sur la fascination, l'obcession, la beautée, et le mal du coeur. A ne pas aller voir en famille.

PS: Bien que l'interprétation de Pauline Acquart soit superbe, il ne faut oublier celle de Louise Blachère, perturbante en salope modelée par les stéréotypes qui finit par se prendre à son personnage...

          


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