Mercredi 19 septembre 2007 Ã 23:28
Je viens d'écrire une courte nouvelle de quatre pages et de la recopier manuscrit, je suis fatigué.
"La nuit était tombée depuis quelques heures déjà quand le lieutenant William Coderly, seul maître à bord après Dieu et quelques autres, comme il se plaisait à le raconter, poussa la porte en bois verni des sobres quartiers du Commodore John C. Pellew, son supérieur hiérarchique et accessoirement commandant du H.M.S Indefatigable, un vaisseau sous les ordres de sa majesté la Reine d'Angleterre, bâtiment de cinquante six pièces, trois ponts, et assez imposant pour fatiguer la mer elle même, selon les dires de l'Amiral. L'homme se secoua, et enlevant sa vareuse, il alla s'asseoir sur une des trois chaises inconfortables que contenaient la pièce basse, attendant que son ami finisse, comme tous les soirs, de consigner les évenements de la journée dans le journal de Bord."
Dimanche 16 septembre 2007 Ã 21:58
Là j'aurais eu envie de vous écrire un article émouvant plein de bon mots déchirant et sensibles qui vous auraient beaucoup troublés, mais je n'ai pas grand chose à dire. Il faut savoir que je ne fume pas, que je ne suis pas particulièrement beau, mince, mal rasé et que je n'ai pas un passé de merde. J'ai juste assez vêcu pour apprendre à écarter sa tête devant un coup de poing, et à trouver un défouloir pour toutes les questions qui m'auraient englouties, sans cela. Je n'ai pas le visage taillé au couteau, je n'ai pas les yeux noirs, je ne joue pas de piano et je porte pas vraiment de veste de costard. Le drame de ma vie, je suppose, et encore, il faudra bien que j'arrive à m'en foutre un de ces jours. Il est de ces moments, après une belle fête où l'on se retouve tout seul devant son clavier, et où l'on se demande comment on en est arrivé là .
Et soudain la fureur vous prend, et l'on a envie de tout envoyer en l'air, de se shooter à l'énervement, de se délecter de tous ces visages désemparés qui vous croyaient stables, alors qu'ils ne font qu'attendre leur tour. L'on a un vertige, un instant, devant cette foule de questions et d'espoirs déçus, et le ressentiment qu'on en tire n'en est que plus puissant, et ne fait qu'attiser notre violence et notre haine. L'on brise, simplement tout. Et quand l'on a plus rien à casser, on s'asseoie par terre et soudain, on peut nous voir pleurer, le visage entre les mains pour ne plus se voir, et l'on se sent plus petit que tout, l'on se sent misérable, et sans importance. Soudain, on se sent faux. Et le calme qui nous gagne n'est qu'un poison de plus.
Alors on attend simplement le prochain divertissement, et quand vingt deux heure sonne, l'on se raccroche à n'importe quoi, comme je me raccroche à une simple voix qui me murmure au téléphone...
Pour ne pas finir comme tous ces personnage de romans que je n'achèverai jamais.
Mercredi 12 septembre 2007 Ã 23:28
"Je me suis avancé, c'était bordélique mais je me suis avancé. Il faut dire que je n'avais pas très bien compris quand tu m'as embrassé pour la première fois, à la sortie de ce cinéma que nous n'avions pas aimés. La ruelle était froide, et sans intérêt, mais tu la réanimais de ton sourire. Soudainement, tout avait l'air plus chaud, plus accueillant, sans soucis. J'ai sorti une cigarette, et je n'ai pas eu envie de la fumer, alors je l'ai contemplée bêtement, surpris de mon indifférence, alors que tu avais les bras passés autour de mon cou. Je m'en souviendrai toujours, je tremblais, sans savoir pourquoi, mais je tremblais, et toi ça t'amusait, et tu me chuchotais à l'oreille: "Calmes toi... calmes toi..." Alors j'allumais ma cigarette nerveusement, et je ne la terminais pas, je finissais par l'écraser sous mon pied sans y faire attention. Tu me reprochais de te négliger, j'avais peur de perdre la plus jolie fille de ma rue. Alors je te laissai te dresser sur la pointe des pieds pour m'embrasser, et enfin, je ne regardai plus ailleurs, j'étais avec toi. Et je t'aimais, ça oui je t'aimais, et j'en aurais bravé des emmerdes pour te voir sourire plus encore que d'habitude. Je comprenais petit à petit que ma vie était parfaite, comme elle l'est maintenant, alors que tu ne m'attends sûrement plus, et que je viens te faire la surprise, comme bien souvent. Je monte les marches d'escalier, et tu fais semblant de t'inquiéter, c'est un jeu entre nous. Je sens ton coeur qui bat derrière la cloison, et oui, je t'aime, je t'aime comme je n'aimerai plus jamais pers..."
-Tout va bien Monsieur Léonard ?
L'homme en blanc est rentré dans la pièce, et il s'adresse à son collège.
-Simon Léonard, un mythomane paranoïaque chronique. Vous voyez ce journal ? Il y consigne toute sa vie imaginaire, son amour... ses aventures. Ca fait cinq ans qu'il n'a pas quitté l'hôpital, depuis que sa femme l'a quitté. Elle le trompait depuis longtemps, le pauvre vieux...
L'autre semble intéressé. Il prennent quelques notes et parlent de moi comme si je ne pouvais pas les entendre. Mais je les entends. Je comprends tout. Ils ne savent pas que je suis beaucoup plus fort qu'eux. Ma vie est formidable. Ils veulent me faire croire que je suis seul, mais je sais que quoi je fasse, elle ne me quittera jamais. Elle m'aime, et c'est ma plus grande force. Elle sera toujours à mes côtés car elle n'est pas intéressée par les autres. Grâce à elle, ma vie est formidable. Formidable. Formidable. Formidable. Formidable. Formidable.