Mardi 14 octobre 2008 à 23:33

C'est la mélodie continue des mouettes qui me survolent, et l'écharpe qui gratte la gorge, enroulée contre mon souffle, retenu, étouffé. Mes cernes sont visibles, noires, gonflées, et les yeux se perdent loin dans cette mer de rien du tout, qui me paraît immense. Je me réfugies dans la nature, je ne suis pas sur les côtes de l'Atlantique, alors je m'y imagines. Je ne suis pas mince et beau, alors je l'imagines. Et les souffrances et les chagrins sortent par flots du trou noir où ils étaient retenus. Ils coulent, coulent, libres et mes yeux fous ne peuvent plus les retenir, ils s'enfuient, loin de moi, de la laideur de mes sentiments, loin des pupilles étranges où dorment mes envies. Ils s'écroulent dans les rochers, agonisent et gémissent sur le sable, devant mes yeux impuissants, et le cri des mouettes est toujours aussi fort, et rien ne finit, rien, jamais.

Et mon regard noir et vide roule doucement le long de ma gorge, de ma gorge à mon torse, de mon torse à mes veines, de mes veines à la mer.




Dimanche 5 octobre 2008 à 11:52


Son amour est aléatoire.
Il n'en est jamais revenu.

Vendredi 3 octobre 2008 à 20:07

    Je m'enfonce lentement dans le brouillard. Plus je vois les choses se dérouler devant moi, plus je me sens mal, et déjà trop loin. Je m'éloigne et je trébuche, je perds pied et je me noie. Mes yeux semblent vouloir pleurer, mais je n'y arrive pas, peut être bientôt. Je crois que je n'ai plus d'air mon casque, et je suis beaucoup trop bas pour pouvoir espérer arriver entier. J'ai peur de tomber, bien sur, l'angoisse monte le long de ma gorge, elle est parti de mon ventre noué. Une fois au sol, ce sera pire. En chutant, je me briserais surement les deux jambes. Dans un flot de sang et un bruit d'os cassés, mes genoux fracasseront ma mâchoire. Je resterai au sol, brisé en trois, comme un fétu de paille, tremblant, cassé. Comme le système détraqué d'une mauvaise horloge.

Cosmonaute, tu croyais que tu volais tout seul, mais sans apesanteur, tu tombes.


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Jeudi 25 septembre 2008 à 22:46

  

      Ses paupières grandes ouvertes semblaient encore appeler à l'aide, les yeux révulsés, et la bouche tordue sur le gouffre sans fond de sa gorge, que la strangulation avait marqué de larges plaques noires.



Jeudi 11 septembre 2008 à 22:24

   -Allez dépêche, on va le louper !

     Il doit prendre ce tramway. Il le sait. Pourquoi ? Aucune idée. Il va y rentrer, son ami est rentré, mais son haut blanc tombe devant les portes. Il se baisse pour le ramasser. Une fois. Le refait tomber. Se baisse.

      Les portes se referment. IL s'agrippe aux poignées alors que le tramway démarre. Il reste accroché, en équilibre instable, tenu par les bras à la porte. Il ne doit pas lâcher. Le tramway accélère. Il sent le vent, et la poussée sur ses bras. Son corps se déporte en arrière. Il s'accroche, et la peur arrive. Il sait qu'il a failli se tuer il y a quelques mois, à cette vitesse. Cette fois, il va mourir. Le tramway accélère, va de plus en plus vite. La force est insupportable, et il se sent partir. La vitesse du véhicule est incroyable. Vaincu, il lâche. Cette fois, il va mourir. Au ralenti, il chute, un espace infini le séparant du tramway au sol. Et puis c'est la collision. Il a peur de mourir. Son corps entier rencontre un terrain solide, s'y abîme, et rebondit, comme une balle dans un jeu morbide. Maintenant, ce n'est plus que de la souffrance, et de l'effroi. Enfin, il s'écrase au sol. Trou noir.

* * * * * *
La lueur des girophares, dans la nuit.

 -On peut le voir ? Il est conscient ?

Des pas précipités, des voix, à l'extérieur. il reprend contact avec la réalité.

 -Oui, mais vous risquez d'avoir un choc. Il a subi un traumatisme sérieux.

La porte de la fourgonnette s'ouvre. Le visage en sang, les yeux fous, il a les mains liés, allongé sur le côté, replié, sous une couverture. Quand il les voit, il explose, se débat, veut les atteindre, aboit, furieusement. Il leur veut du mal, et ses yeux injectés de sang roulent sans cohérence, dans son orbite. On le ramène de force, dans l'ombre de la camionnette. Il a peur, il ne comprend pas. Il ne veut pas faire du mal, juste se défendre. Il rentre doucement sous la couverture, pleine de sang.


Ca, c'est le rêve que j'ai fait cette nuit. Il, c'est moi.



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