Il doit prendre ce tramway. Il le sait. Pourquoi ? Aucune idée. Il va y rentrer, son ami est rentré, mais son haut blanc tombe devant les portes. Il se baisse pour le ramasser. Une fois. Le refait tomber. Se baisse.
Les portes se referment. IL s'agrippe aux poignées alors que le tramway démarre. Il reste accroché, en équilibre instable, tenu par les bras à la porte. Il ne doit pas lâcher. Le tramway accélère. Il sent le vent, et la poussée sur ses bras. Son corps se déporte en arrière. Il s'accroche, et la peur arrive. Il sait qu'il a failli se tuer il y a quelques mois, à cette vitesse. Cette fois, il va mourir. Le tramway accélère, va de plus en plus vite. La force est insupportable, et il se sent partir. La vitesse du véhicule est incroyable. Vaincu, il lâche. Cette fois, il va mourir. Au ralenti, il chute, un espace infini le séparant du tramway au sol. Et puis c'est la collision. Il a peur de mourir. Son corps entier rencontre un terrain solide, s'y abîme, et rebondit, comme une balle dans un jeu morbide. Maintenant, ce n'est plus que de la souffrance, et de l'effroi. Enfin, il s'écrase au sol. Trou noir.
* * * * * *
La lueur des girophares, dans la nuit.
-On peut le voir ? Il est conscient ?
Des pas précipités, des voix, à l'extérieur. il reprend contact avec la réalité.
-Oui, mais vous risquez d'avoir un choc. Il a subi un traumatisme sérieux.
La porte de la fourgonnette s'ouvre. Le visage en sang, les yeux fous, il a les mains liés, allongé sur le côté, replié, sous une couverture. Quand il les voit, il explose, se débat, veut les atteindre, aboit, furieusement. Il leur veut du mal, et ses yeux injectés de sang roulent sans cohérence, dans son orbite. On le ramène de force, dans l'ombre de la camionnette. Il a peur, il ne comprend pas. Il ne veut pas faire du mal, juste se défendre. Il rentre doucement sous la couverture, pleine de sang.
Ca, c'est le rêve que j'ai fait cette nuit. Il, c'est moi.
Connaissant l'importance des rêves et de l'impact qu'ils peuvent avoir sur notre personalité au réveil, je comprend très bien qu'un rêve comme celui-ci t'ai marqué... Cocci a sans doute raison, le final est une délivrance de ton subconscient, quant au début... On est jamais pareil après avoir frôlé.