Samedi 20 novembre 2010 Ã 19:56
   Parfois, une certaine angoisse sortie tout droit de mon enfance me saisit à la gorge. Je ne la comprends pas. Peut-être faisait-elle sens à l'époque, je ne la comprends plus. Je suis retombé par hasard sur une photo d'une actrice enfant qui me fascinait quand j'étais petit, et tout est remonté. Son sourire, son nez mutin, ses dents me fascinaient, et je me suis demandé ce que j'avais perdu, entre ce moment là et maintenant. J'avais imaginé m'enfuir avec elle, venir la chercher, qu'elle parte avec moi. Quelle était cette étincelle, cette poudre de Peter Pan qui me faisait rêver des heures durant, sans bouger, lorsqu'aujourd'hui je n'ai plus une seule minute à moi, perdu entre les papiers, les souvenirs douloureux, la peur du futur ? Je me suis souvenu à quel point je tremblais dans les bras de Barbara, à quel point je pouvais être amoureux à l'époque, amoureux fou, transi. Je me suis souvenu que j'avais remué ciel et terre pour trouver un centre d'appel ouvert à une heure du matin, pour pouvoir la joindre, parce que je refusais purement et simplement l'idée de ne pas l'appeler ce soir là , comme tous les soirs.
  Il y a quelques jours, en draguant une fille que je voulais simplement sauter, je me suis soudainement rendu compte de l'horrible situation dans laquelle je me trouvais. Je me suis excusé, je suis parti. Elle n'a pas du comprendre pourquoi ce jeune garçon amusant s'était soudain assombri, avant de fuir. Une seule question m'était venue en tête.
 "Et si elle tombait amoureuse de toi, connard ?"