La tirelire qu'elle m'a offerte.
Les lettres qu'elle ne m'a jamais données.
Toutes les phrases qu'elle n'a jamais finies.Â
Le T-shirt sur lequel je n'ai jamais dessiné.Â
Sa chambre dans laquelle on n'a jamais rien fait.
Les vacances qu'on a passés ensemble.
L'anneau qu'elle devra bien me rendre.Â
Ses baguettes, ses boucles d'oreilles.
Les bagues que j'ai volées pour elle.Â
Ma famille qui l'adorait.
Nos instants de complicités trop rares.Â
Tout ce que j'ai fait pour elle et que je n'ai jamais fait pour personne d'autre.Â
Son sourire, ses canines, ses débardeurs à crever sur place.
Ses interrogations, le téléphone jusqu'à pas d'heure, et moi qui galère pour la suivre.
Les heures assis sur le canapé à avoir peur.
La pire nuit que j'ai jamais passée.
L'extraordinaire joie de nous revoir.Â
Les sucettes en deux cerises.
Les meilleures nuits que j'ai jamais passées.Â
Son lit, que je n'arrive pas à dégager de ma chambre.
Spiderman 3, elle, plaquée contre ma porte.
Huit heures au téléphone.
Ma folie malsaine pas loin de l'autoroute, dans cette auberge de jeunesse, ce soir là .
Mon noeud au ventre, pleurer derrière un car, pour la première fois depuis longtemps.
L'impuissance d'agir.Â
Son sourire.
Ses pommes, ses gateaux, ses patisseries, son riz au micro-onde.
Mes mains autour de sa taille.
Son regard perdu au fond de mes yeux, la sueur, son cou, mes bras.Â
Ses yeux qui s'illuminent, et s'éteignent.Â
La tirelire qu'elle m'a offerte.
Les lettres qu'elle ne m'a jamais données.
Toutes les phrases qu'elle n'a jamais finies.
Tous les clichés du monde.
Â
Â
Â
Se rendre compte que tout est fini. Et qu'on est seul.
Â
Et puis un jour on se rend compte que ce qu'il reste, ce qui restera et qui compose le souvenir, ce qui plus tard appellera la nostalgie, n'est en fait qu'un amas de détails auquel les sentiments et les émotions donnent de l'importance.
Enfin, je crois.