Il y avait tellement de fumée. Je me suis demandé où je m'enfonçais, petit à petit, alors que mon cerveau se déconnectait de lui même, peut-être pour rester dans le mouvement. Il fallait que ça m'amuse. Et quelque part, ça ne m'amusait pas. Pourtant, c'était cette esthétique du désastre, ce gouffre qui s'ouvrait devant moi. Les rejoindre dans cet abîme de rires et de frôlements, de sueur et de fumée. C'est une étrange sensation que celle de rire sans être amusé.
Pourtant je les aiment tous autant qu'ils sont, un peu perdus, mes Skins de peluche noire. On a rit, j'ai passé une bonne soirée. Alors pourquoi est ce que tout est confus dans mon esprit ? Pourquoi est ce que j'ai l'impression que le brouillard de la voiture ne s'est toujours pas dissipé, qu'il est toujours au dessus de moi, lourd, confus et désenchanté ? Comme les rires cassés de ces ballerines de tissu noir, comme les traits tirés de ces bêtes de foires qui ont décidés de partir ailleurs par tous les moyens, même les plus glauques.
Au loin, les rires purs des poupées de porcelaine s'envolent dans l'air, libres, et légers. Moi, je reste au sol, en sueur, dans la poussière.
Je ne sais toujours pas ce qui est arrivé.