Je tombe à l'infini.
L'idéal d'une vie enviée par beaucoup est entâché par la constante impression de mal-être, d'extrême solitude. On se perd dans les sourires et pendant ce temps là , tout le reste s'efface.
Je me suis appuyé un instant contre un mur, hier, comme j'ai si souvent l'habitude de le faire. J'ai replié une jambe sous moi, et je me suis détaché de tout, comme d'habitude. C'est comme si l'on pouvait appréhender la vie sous deux aspects différents, et qu'une fois passée la banalité de la surface, on pouvait voir la terrible réalité. Le sous-jacent qui noie de terreur tous ces adolescents, comme vous, comme moi. J'ai promené mon regard sur cette pièce, pour en revenir plus vide encore.
Qu'est ce qui me retient ? Tout s'échappe, comme du sable entre mes doigts, tombe, tombe, tombe dans l'infini des corps et des pensées, s'échappe et m'engourdit, et me laisse seul, finalement terriblement seul, la tête pleine d'angoisses et de non dits.
C'est comme quand on s'enfonce dans le sable. Et qu'on y meurt.
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