Mardi 17 juin 2008 à 23:21

    En cette délicieuse soirée de défaite de la France contre l'Italie (non pas que j'aime l'un ou l'autre, mais étant français, plus par choix que conviction d'ailleurs, il y a beaucoup plus de gens emmerdés autour de moi, ce qui me ravit) je viens dans ces contrées arrides pour vous poster une vidéo, autrement dit un bon moyen de ramener du monde sans me faire chier.

Il y a quelques heures, alors que je préparais douloureusement (vu mon mal de dos) des spaguettis bolognèse pour ma chère et tendre famille qui n'était pas là, j'avais mis pour shaker un peu ma life MTV Pulse à fond les ballons grâce à mes enceintes Celestion, et ça rime. Quelle ne fut pas ma surprise, quand alors que mes nerfs et muscles (aussi rares soient ils) avaient la consistance mollement résignée de l'escargot moribond, je sentis dans mon orteil droit un fourmillement presque digne d'une impulsion électrique d'au moins trois volts. Stupéfait, j'eus la surprise de voir soudainement tous mes muscles, orteils et autres meubles Louis XVI commencer à bouger en rythme. Enfin, je shakais ma life.

Et ce qui me faisait shaker ma life, c'était ceci, bien sur :




Dimanche 15 juin 2008 à 19:23



    Dès fois, bien sur, il s'engueulait avec eux lui aussi, mais la plupart du temps, il restait simplement dans sa chambre, à les écouter crier, d'en haut. Son père était le plus reconnaissable, il criait le plus fort pour dire souvent la même chose. Sa mère répétait inlassablement son premier point, et ça les énervaient encore plus. Il ne les jugeait pas, il ne savait même pas pourquoi ça criait, le plus souvent, alors il restait derrière son ordinateur, où il dessinait, où lisait un peu, de moins en moins.  Le plus embêtant était quand il n'allait pas au lycée, alors il se terrait un peu dans sa chambre toute la journée, les évitait le plus possible. Ce n'était peut-être pas social, mais il avait toujours fait comme ça, même si il n'y prenait aucun plaisir. Descendre, c'était s'exposer, et il avait appris depuis longtemps que c'était le mauvais choix.

Pendant les cours, il se levait le matin à six heures, avant tout le monde, et partait une heure plus tard, sans faire de bruit, pendant qu'ils se réveillaient. Il passait toute la journée ailleurs, et il rentrait le soir, tard, même très tard des fois. Souvent il mangeait et retournait directement dans sa chambre, pour rouvrir son ordinateur portable, et puis l'appeler, aussi. Le lendemain, à six heures, il se levait avant tout le monde, et partait une heure plus tard, sans faire de bruit, pendant qu'ils se réveillaient.

Avec le temps, il a appris que la présence veut dire le conflit. Etre là, c'est déjà être coupable de quelque chose.


Sa maison, c'est un endroit où crier ne gêne personne.





Dimanche 8 juin 2008 à 23:51

    Parce que des fois, quand on veut faire une pause dans la musique électronique, alternative, progessive, post rock progressive et autre trip hopienne, faut simplement se foutre du Alain Souchon dans le casque.

Bon d'accord, cette chanson, et tout cet album ont une signification particulière pour moi. C'est album, je l'ai entendu pour la première fois quand j'avais une petite dizaine d'années, pendant mon tout premier voyage au pays de Galles. Alain Souchon, pour moi c'est les champs verts plein de moutons, les montagnes de pierres noires, et les romans d'Heroic Fantasy que je m'inventais dans ma tête, en sautant de pierres en pierres, au dessus des ruisseaux glacés, perdus dans les feuillages verts. C'était contempler, muet, une chute d'eau qui fait cinquante fois sa taille, et comprendre un peu ce que c'est que l'éphemère de l'homme devant la Nature. C'était la mer, la plaine, la forêt, et la montagne, sur vingt kilomètres seulement.

    Alors forcément, quand on veut se remémorrer ce genre de moments, il suffit de se dire que quoi que l'on fasse, on reste au ras des paquerettes.





Découvrez Alain Souchon!





PS: Demain soir, concert de Radiohead. Je penserai à vous pour un petit compte rendu. Héhé.

Dimanche 1er juin 2008 à 22:44

    C'était ce regard qui le reprenait sans cesse. La tête penchée en avant, et les yeux noirs perdus, parfois rouges, même. Allergie à quoi ? Je me le suis souvent demandé en voyant passer ce type étrange, cuir noir, gueule un peu paumée, presque drôle avec son pif rond, et sa bouille de bébé, mais rattrapée par un regard qu'il faisait sûrement exprès d'assombrir. Et ce chapeau qu'il traînait toujours sur sa tête, comme pour souligner sa fonction de clown, peut être une pénitence, ou peut être pas. Je l'observais souvent de loin, quand il se déconnectait de sa bande de potes et qu'il réajustait ses écouteurs pour partir un peu tout seul, vers une nouvelle heure de cours. A quoi pensait il ? A quoi pensait ce grand truc un peu perdu, empêtré dans un corps qu'il aurait sûrement voulu plus mince, plus gracieux ? Pourquoi se cachait il derrière tout ses dessins, ses jonglages, toutes cette parade qui concentrait tout le monde sur le superficiel, et jamais ce qu'il y avait derrière. Toujours des pirouettes. Je ne l'ai jamais vraiment approché, j'avais un peu peur qu'il me traite comme tout le monde, avec une blague et un sourire.

    C'était le regard avec lequel il fixait certaines filles, surtout, un peu passionné, un peu admiratif, comme un gamin qui ne veux pas paraître impressionné, quand il est déjà trop tard. Cette métisse qu'il fixait tout le temps, sans qu'elle le sache, parfois avec un regard dur, souvent avec un regard triste, mais toujours amoureux. Parfois elle le foutait en l'air, et c'était elle qui sans le savoir, le faisait repartir. Et puis c'était ce regard froid, dur, et implacable qu'il donnait à certains autres. Des fois sans faire exprès, revenu trop vite de ses pensées. Et puis des fois si. Pour certains, pour une raison que sûrement lui seul connaissait. Un regard noir, lourd, et violent. Je sentais comme une certaine violence contenue, parfois à la limite d'exploser dans ses coups d'oeil.

     Une fois il avait dit en passant, comme ça, simplement "Je m'énerve à cause de notes de piano." Auto-dérision. Il avait eu un crispement de main, et puis c'était passé. Il était fort, pour dissimuler, aussi.
    Il ne m'as jamais vraiment fait peur, non, parfois j'étais triste sans même le connaitre vraiment, simplement en le voyant passer la nuque baissée, et les yeux ouverts sur une tristesse et une réalité qu'il pensait sûrement être le seul à connaître. De par son intensité. De par sa violence et sa tristesse. A cause des notes infernales. Et de la captivation pour quelqu'un d'autre que lui.

Personnellement, je n'ai jamais su où allaient les clowns, après leur numéro.




Cherchez le poète maudit qui vous a tant ému, derrière la bouille ronde, le chapeau et les affaires de jonglage. Déçu ? On s'y fait.

Jeudi 29 mai 2008 à 22:23

    Peut être que je vais recevoir un cachet d'acteur et un cachet de scénariste, si tout se goupille bien. Des sous pour mon boulot, ça fait plaisir. Sinon merci Maky, écoute de la face-B de In Rainbows de Radiohead en ce moment même, mes oreilles apprécient.

    Il faut que je rapelle Loulou, parce qu'en ce moment je deviens violent avec les gens, même si ça va un peu mieux ces derniers jours. Pour la petite histoire, Loulou est mon gentil psychiatre avec qui je parle de tout sauf de moi. Mais je suis sur que c'est une stratégie hautement réfléchie parce qu'il est super intelligent. Joute verbale et tout. Je commence à l'apprécier, celui là, il est moins con que les autres. En plus j'adore son surnom. Quand on est psy, s'appeler Loulou, c'est la classe. Et puis il a des albums de Sfar dans sa bibliothèque alors il ne peut pas être froncièrement mauvais.

    Des fois je me dis qu'avec mon groupe de musique un jour on fera des bêtes de compos, quand même. En attendant on regarde des live de Pink Floyd, ça peut pas faire de mal.

Boum, ma tête explose. Plusieurs fois dans la journée, et puis après ça va ni mieux, ni moins bien. Boum, ma tête explose. Tap. Tap. Tap. Tap. Tap. Tap. Tap Tap. Tap. TAP. *rupture.* BOUM.

J'ai besoin d'argent. Cette après midi, des cons ont balancés une table du foyer, au quatrième étage jusqu'en bas. Je me suis demandé quelle tête ils auraient si elle avait tuée quelqu'un.

Peur. C'est le malaise en ce moment. Des fois.

Tap. Tap. Tap.



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