Mercredi 31 décembre 2008 à 1:28
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 La salle est plongée dans le noir, maintenant, tout le monde est parti depuis une heure ou deux. Je suis assis sur un canapé, dans le fond. Je fume, comme ça, pour rien. Des ballons trainent encore au sol, entre les assiettes en carton renversées et le jus poisseux qui s'est échappé des verres brisés. Il règne un étrange silence, bien que j'ai ouvert les fenêtres des balcons qui donnent sur la rue, et le quartier, en contrebas. Il ne fait pas très chaud, mais il y a trois heures, tout le monde dansait et buvait, alors l'atmosphère reste lourde, et chargée. Les propriétaires sont partis se coucher, ils nettoieront demain. Moi, le temps que je sorte de la salle de bains où j'étais allé vomir, les derniers étaient partis. Je n'ai pas vraiment cherché à comprendre. J'ai tatonné jusqu'aux fenêtres, et je suis allé m'écrouler dans le canapé le plus proche, contre le mur du fond de la salle.
  Les tables sont encore pleines de plats à moitié remplis, de bouteilles de champagnes ouvertes et vides, de cotillons. On se prend les pieds dans les guirlandes, on glisse sur les paillettes, on s'enfonce dans les murs comme dans notre propre délire. Je défais un nouveau bouton du col de ma chemise; j'ai chaud, et je ne me sens pas très bien. Une sorte de rejet intérieur, je tire une gueule de mort vivant, une sorte de grimace violente et appuyée. Je me dégoûte. Encore une autre nuit qui se termine sous mes yeux effarés. Je ne sais même plus quoi faire.Â
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Jeudi 1er Janvier 2009, 3h07.Â
Quelle différence ?